Plus de 40cm de long, autant de plastique gris qui s’étale devant nos yeux, donnant l’impression que l’établi a rétréci sous l’action d’on ne sait quel maléfice. On se met donc en quête de place en enlevant tout ce qui traîne par-ci, par-là, avant de se poser bien confortablement dans le fauteuil et de démarrer ce montage.
Et bien non ! Ce n’est pas par le cockpit que je
vais débuter mais par le fuselage.
Hobby Boss a découpé ce dernier en deux parties, afin que
le réacteur soit visible, comme sur le vrai. Mais qui dit découpe, dit joint
disgracieux. Je vais donc commencer par ré-assembler les morceaux de façon à
rendre la jonction la plus propre possible.
Les
deux parties du fuselage sont posées à plat et collées à la colle liquide. L’assemblage
est ensuite renforcé, par l’intérieur, avec une bande de plastique. Une couche
d’apprêt sur la jointure permettra de vérifier que l’on a bien travaillé.
Le travail de préparation se poursuit par le perçage de toutes les écopes, et dieu sait qu’il y en a, et tant qu’on en est à charcuter ces malheureux bouts de plastique, une baie coté droit a été créée de toute pièce, le gauche étant déjà pris par la perche qui sera en position sortie ; non pas parce que c’est la coutume sur le "Thunderchief" mais tout simplement parce que je vais en avoir besoin pour le diorama.
Les matériaux utilisés ont été en grande partie récupérés à droite et à gauche. L’intérieur de la baie est classiquement « US interior Green », H58 chez Gunze. N’ayant pas cette référence sous la main, j’ai fait un mélange de jaune et de noir.
Enfin, et pour faire bonne mesure, le réceptacle de ravitaillement sur le museau sera ouvert. Tout ceci étant fait, on peut passer au morceau de choix qu’est le cockpit.
Si la baignoire peut se satisfaire à elle-même, le siège, qui manque de finesse et de détails, ira sans regret rejoindre la poubelle et sera refait en carte plastique. Il n’y a rien d’insurmontable à ce petit travail de scratch. Un peu d’expérience, de la méthode, de la doc glanée sur internet, une bonne dose de patience et c’est parti. Certes, ce n’est pas au premier coup de cutter, ni peut-être au deuxième, que vous aurez la pièce parfaite (je sais de quoi je parle) mais ne vous découragez pas et vous verrez que ce qui vous semblait impensable prend vie petit à petit. Pour info et pour les moins courageux (quoique !), Eduard a sorti une planche de photodécoupe de toute beauté qui permet d’en détailler les moindres recoins.
Des pièces d’origine, il ne reste que le dossier et l’appui-tête. Les rivets qui constellent le siège proviennent d’une référence Archer. Ils sont très simples d’emploi, ce sont des décals, et le résultat est bluffant après peinture.
Ce petit intermède étant fait, il est temps de revenir à
nos moutons ou plutôt à notre baignoire.
Comme je l’ai dit plus haut, elle est satisfaisante mais
je vais quand même rajouter quelques menus détails.Tout travail d’amélioration commence par un montage à blanc, histoire de prendre des mesures et de voir ce qui peut être fait ou pas. Et là, oh surprise, les consoles ne jointent pas aux flancs du fuselage. Pas bien ne grave, me direz-vous, ce sont des choses qui arrivent. Certes, mais un gouffre de 3mm de large, ce n’est pas ce qu’il y a de plus courant, vous en conviendrez avec moi.
Nous voilà donc repartis pour un petit travail de scratch, pas trop difficile cette fois, pour rendre cet assemblage un peu plus conforme. Mais, quelle perte de temps !
On commence par élargir la baignoire avec du profilé. Pas beaucoup, un petit millimètre de chaque coté suffit. Un morceau de carte plastique est aussi rajouté sur la cloison arrière de façon qu’elle vienne affleurer l’ouverture du fuselage. Elle sera meublée ultérieurement pour pouvoir peaufiner la jonction avec le fuselage sans aucune gêne.
Ensuite et à l’aide d’une fraise, on arase la sculpture des parois verticales pour mettre en place un petit coffrage sur lequel on refera le détail.
Nous voilà, enfin, avec un cockpit bien étanche qu’on va pouvoir peindre, histoire de renifler autre chose que de la poussière de plastique.
L’ensemble de l’habitacle est Gris FS36231, y compris le siège. Cette référence existe bien chez Gunze (H317) mais elle est beaucoup trop foncée. Elle a donc été mélangée à du blanc pour l’éclaircir. S’ensuit les traditionnels jus et patine qui clôturent ce chapitre.
Hobby boss a prévu un nombre important de pièces pour détailler le réacteur, utile si vous désirez le laisser visible. Mais comme ce n’est pas mon cas, une grosse partie ira rejoindre la boite à rabiot. Le montage sera donc rapide, tout comme la peinture, puisque seuls la tuyère et le canal de postcombustion seront mis en couleur. Ce dernier, en quatre parties, aurait mérité d’avoir ses joints intérieurs mastiqués pour les faire disparaitre. Je n’en ai pas eu le courage, l’histoire du cockpit m’ayant quelque peu épuisé. Mais bon, le coin est sombre et en se débrouillant bien avec la patine, on peut faire en sorte de les rendre invisible, ou presque.
La tuyère a d’abord était peinte avec un mélange de noir et de XF-10. Un généreux jus acrylique de marron rouge est ensuite passé sur toute la pièce. J’ai terminé avec un drybrush couleur métal. La couronne entourant cette dernière a été refaite pour gagner en finesse.
Du fil d’étain de différent diamètre, ici 0.23 et 0.32mm, est utilisé pour réaliser les tubulures. Il est d’abord collé avec un point cyano puis, une fois bien sec, mis en forme. Une nouvelle goutte de cyano consolidera l’ensemble.
Les trappes, trop épaisses et totalement lisses, seront affinées au maximum par ponçage et la structure représentée en carte plastique.
J’ouvre ici une petite parenthèse concernant la couleur. Originellement, les puits étaient Vert Intérieur et les jambes de train alu. A la fin des années 60, pour des raisons pratiques, le tout a été peint en blanc. Seulement voilà, le dessous de l’avion est blanc et tout ceci manquait cruellement de contraste. J’ai donc décidé de rester avec la couleur d’origine. J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop d’avoir favorisé le coté visuel au réalisme. Le cache du réflecteur du radar de suivi du terrain a été peint au couleur de l’escadron. Dessus, devrait normalement apparaitre les trois derniers chiffres du « Tail Code » mais comme ni la planche de décals ni ma boite à rabiot n’ont pu me les fournir, j’ai fait l’impasse sur ce détail.
Le train avant est assemblé dans la foulée et collé à l’intérieur de son logement. Pas d’autre choix que de procéder ainsi, la jambe étant prise en sandwich entre les parois verticales.
On peut maintenant joindre les demi-fuselages et faire, du coup, un grand bon en avant dans l’avancement de ce montage. Une dernière petite chose cependant, avant de passer aux ailes : La casquette du tableau de bord qui, comme tout monde le sait, est composée d’une simple toile sur cet avion. HB ne semble pas connaitre ce détail ou alors se fait une idée bien surprenante de la chose. La pièce ira directement rejoindre son copain le siège et sera refaite avec de la feuille de plomb collée puis mis en forme en utilisant des manches de pinceaux de différentes tailles et un cure-dent pour les endroits difficiles d’accès. A droite, on voit la pièce d’origine, plutôt simpliste.
J’en ai profité pour détailler la plage avant et donner ainsi un peu de volume à cette zone désespérément vide. Tout comme pour la cloison arrière où j'ai plus essayé de donner l’impression de fouillis que de rechercher l’exactitude, du fait de manque de documentation.
Sur mon exemplaire, les pièces formant les ailes étaient légèrement vrillées imposant, par le fait, de procéder avec lenteur lors du collage pour éviter tout décalage intempestif. Ceci fait, HB ayant fait l’impasse, une fois de plus, l'impasse sur le détaillage, je pouvais me laisser aller à aménager les puits, bien vide à l’origine. On commence par enlever la simili gravure avant de rajouter l’abondante structure interne des puits de train du F-105.
Suivie de toute la tubulure et du câblage refaite en fil d’étain, fil de cuivre et carte plastique. La documentation est suffisamment abondante pour pouvoir faire quelques choses de réaliste.
L’ensemble est ensuite peint en Vert Intérieur.
Les volets, conjugués aux becs de bord d’attaque, ont été collés en position basse. Cette possibilité offerte par HB, même si elle n’est pas des plus courantes, permettra « d’animer » un peu la maquette.
On finalise le détail de surface avant de procéder à la mise en croix qui, c’est à noter, ne demandera pas l’utilisation de mastic, la jonction aile/fuselage étant parfaite.
Les lignes de structure en creux du bidon devraient être en relief car ce sont des cordons de soudure. La gravure est d’abord accentuée avant d’être comblée avec du profilé rond de 0,3mm de diamètre.
La maquette, soigneusement dégraissée, est finalement fiévreusement poussée vers l’atelier de peinture pour être mise en couleur.
Une couche d’apprêt est tout d’abord pulvérisée afin de
déceler les défauts de montage.
Le traditionnel apprêt gris est laissé de coté pour être remplacé par du zinchromate (XF-4 Tamiya). Il participera ainsi à la patine de l’avion.
Du Maskol est ensuite déposé, avec un morceau de mousse, aux endroits « stratégiques » (bords d’attaque, entrée d’air, pourtour de certaines trappes, etc.) puis le camouflage est peint. Il est au standard SEA.
A savoir :
1) Gris FS36622 (H311 Gunze) pour le dessous.
On commence par « faner », généralement avec du blanc, la teinte d'origine avant de la passer. Du Maskol est ensuite déposé avec un morceau de mousse et la couleur originales et pulvérisée. Une fois sèche, on frotte avec un coton tige pour faire apparaitre la première couche.
Un jus Gris (mélange de Noir et Jaune de Naples) est diffusé dans la gravure:
Il a enfin été patiné, sans trop de retenue, je dois dire. Les conditions climatiques, l’environnement ainsi que l’usage intensif des machines ne devaient pas épargner les teintes. Quant à l’application de tout cela et puisqu’il s’agit de couleurs, une explication en photos des différentes étapes sera, je pense, plus intéressante qu’un long texte.
Des traces sombres (mix de Noir et de Marron) sont dessinées à l'aéro, perpendiculairement à l'axe de l'avion pour le fuselage et dans le sens du vent pour les ailes. Le mélange doit être très dilué:
Ensuite, du Blanc pur est pulvérisé aléatoirement sur l'ensemble de l'intrados. On insiste particulièrement sur les saillants (bords d'attaque, de fuite, écopes, etc.):
Les trainées sont faites à l’aérographe avec une peinture extrêmement diluée (~ 95% de diluant) et à très basse pression (~ 0,5 bar). Les coulures d’huile sont dessinées à la peinture à l’huile déposée sur la maquette puis tirée dans le sens du vent relatif avec un pinceau éventail.
Petit récapitulatif sur les produits qui ont servi au vieillissement : l’huile et la térébenthine pour les jus, la peinture « sombre » pour les ombres, le blanc pour les clairs et le pigment pour l’empoussièrement.
Le traditionnel apprêt gris est laissé de coté pour être remplacé par du zinchromate (XF-4 Tamiya). Il participera ainsi à la patine de l’avion.
Du Maskol est ensuite déposé, avec un morceau de mousse, aux endroits « stratégiques » (bords d’attaque, entrée d’air, pourtour de certaines trappes, etc.) puis le camouflage est peint. Il est au standard SEA.
A savoir :
1) Gris FS36622 (H311 Gunze) pour le dessous.
On commence par « faner », généralement avec du blanc, la teinte d'origine avant de la passer. Du Maskol est ensuite déposé avec un morceau de mousse et la couleur originales et pulvérisée. Une fois sèche, on frotte avec un coton tige pour faire apparaitre la première couche.
Un jus Gris (mélange de Noir et Jaune de Naples) est diffusé dans la gravure:
Il a enfin été patiné, sans trop de retenue, je dois dire. Les conditions climatiques, l’environnement ainsi que l’usage intensif des machines ne devaient pas épargner les teintes. Quant à l’application de tout cela et puisqu’il s’agit de couleurs, une explication en photos des différentes étapes sera, je pense, plus intéressante qu’un long texte.
Des traces sombres (mix de Noir et de Marron) sont dessinées à l'aéro, perpendiculairement à l'axe de l'avion pour le fuselage et dans le sens du vent pour les ailes. Le mélange doit être très dilué:
Ensuite, du Blanc pur est pulvérisé aléatoirement sur l'ensemble de l'intrados. On insiste particulièrement sur les saillants (bords d'attaque, de fuite, écopes, etc.):
Les trainées sont faites à l’aérographe avec une peinture extrêmement diluée (~ 95% de diluant) et à très basse pression (~ 0,5 bar). Les coulures d’huile sont dessinées à la peinture à l’huile déposée sur la maquette puis tirée dans le sens du vent relatif avec un pinceau éventail.
Petit récapitulatif sur les produits qui ont servi au vieillissement : l’huile et la térébenthine pour les jus, la peinture « sombre » pour les ombres, le blanc pour les clairs et le pigment pour l’empoussièrement.
Avant de passer à l'extrados, les trains sont mis en place. Les vérins de rétraction ont été refaits en micro-tube et
les jambes de force en carte plastique.
2) Trois tons: Forest Green FS34102 (H309), Leaf Green FS34079 (H303) et Tan FS30219 (H310) pour le dessus.
Tout comme pour l'intrados, chacune des couleurs est "fanée" en les mélangeant avec du blanc et, avant de les passer, du Maskol est déposé.
Les teintes originales sont ensuite pulvérisées et une fois sec, l'ensemble de la maquette est frottées avec un coton tige.
La déco est une de celle de la boite avec une pin-up à la
pose on ne peut plus suggestive. Les décals sont relativement épais et
nécessite pas mal d’assouplissant pour qu’ils épousent bien les formes de
l’avion. Le remplacement de la planche par de l’aftermarket est plus que
conseillé.
Après mise en place des décals, la
gravure est reprise avec un jus différent pour chacune des couleurs du
camo : Terre d’Ombre verdâtre pour le H303, Sépia pour le H309 et Bitume
pour le H310. Une couche de vernis mat unifiera le tout.
Les ombres sont faites en rajoutant du noir dans chacune des couleurs de base. Le mélange est passé en voiles légers sur la gravure et dans les angles. On insistera plus ou moins suivant l’effet voulu.
Pour réaliser les éclaircis, du jaune a été rajouté à chacune des teintes du camo. On insistera particulièrement sur les parties saillantes : bord d’attaque, de fuite, arête dorsale, etc. le jaune est ensuite remplacé par du blanc dans le mélange pour fader certaines zones soumises à une plus grande usure. Enfin, du Marron Rouge et du Terre Foncée ont servi à accentuer les emplantures des ailes et dérives.
Les caches FOD, bien pratiques pour masquer le vide des entrées d'air, sont réalisés en carte plastique, en prenant l'empreinte sur la maquette. L'échelle est, elle aussi, faite de toute pièce.
Quelques flammes, taillées dans de la feuille de plomb, sont rajoutées. Elles permettent d'apporter une touche de couleur vive supplémentaire à l'intrados.
Le tuyau est en fil de cuivre recouvert d'une gaine thermo noire rétreinte. Gros avantage, nul besoin de peinture, seul un lavis brun noirâtre est appliqué dessus.
Les FOD sont mis en place. Nul besoin qu'ils plaquent parfaitement sur l'entrée d'air, c'était rarement le cas dans la réalité.
La figurine est une référence Verlinden à la posture modifiée pour s’adapter à la scène.
CONCLUSION
Ce ne fut pas, à proprement parler, un montage de tout repos mais malgré cela, j’ai passé de bons moments en compagnie de ces bouts de plastique. Et si le fabricant améliore, un tant soit peu, le niveau de détails de ses maquettes, ça peut devenir du plaisir.Guide Technique
Une façon simple de
personnaliser sa maquette est d’ouvrir un ou plusieurs panneaux.
Il existe plusieurs manières
de faire ce petit travail et je vais vous montrer celle que j’emploie lorsqu’il
s’agit d’ouvertures relativement grandes.Tout d’abord, je marque profondément le pourtour de la trappe à l’aide d’un outil à graver. J’utilise celui de Trumpeter. Il n’est pas cher et laisse un sillon très fin.
Ensuite, avec une scie RB Productions (que je vous recommande chaudement), je découpe le panneau en suivant la gravure faite précédemment.
Le travail brut de fonderie.
Un léger ponçage suffira à enlever les bavures. L’avantage de cette méthode est
qu’elle n’est pas destructrice comme lorsque l’on utilise les forets. Les
trappes peuvent donc resservir sans avoir besoin d’être refaites.
Avec
un copieur de forme, on prend l’empreinte de l’intérieur du fuselage pour
réaliser les cloisons verticales.
Cette
forme est reportée sur de la carte plastique, découpée et ajustée par quelques
menus ponçages.
L’envers du décor. Pour plus de solidité, je vous conseille d’utiliser de la carte plastique relativement épaisse, 0.5 mm étant le minimum.